top of page

Focus concept : La madeleine

  • Photo du rédacteur: Nadège Perdrizat
    Nadège Perdrizat
  • 3 nov.
  • 4 min de lecture

Quand on pense à la madeleine, ce petit gâteau à la forme de coquillage évoque forcément l’enfance, la nostalgie d’un goûter sur une table rayée, l’arôme tendre du beurre et du citron. Mais aujourd’hui, la madeleine s’émancipe : une adresse à Paris lui consacre toute une vitrine, une réflexion de boutique-atelier, un espace où l’on vient autant pour l’ambiance que pour le café noisette marier à la douceur.


Paris – l’adresse surprise

Dans le 11ᵉ arrondissement de Paris, au 38 rue Popincourt, l’enseigne Proost s’érige en temple de la madeleine. Ouvert en septembre 2024, le lieu revendique une ambition simple et forte : « moderniser la madeleine ». Dès l’entrée, l’odeur de café fraîchement moulu et de pâte chaude invite à la pause. Vous choisissez parmi une douzaine de saveurs — caramel beurre salé, amlou (mélange d’amandes, miel et huile d’argan), pistache, fleur d’oranger… Le format aussi change : au lieu des traditionnels ~20 g, ici les madeleines pèsent 40-50 g, un format généreux qui transforme un simple biscuit en pâtisserie de dégustation.


Ce qui marque : la madeleine redevient “produit star”. Une vitrine dédiée, un bar à madeleines, un coin café cosy. Le décor s’inspire des origines marocaines du fondateur, ce qui ajoute une touche d’exotisme et d’identité à ce qui aurait pu rester banal. Un point de détail qui séduit : pour les végétaliens, des versions sans œufs sont proposées — bonne dose d’audace dans le monde de la pâtisserie.


Paris encore – un atelier-boutique plus discret

Un peu plus tôt, en février 2023, l’ouverture de Le Comptoir de la Madeleine (17 rue Victor-Massé, 9ᵉ arrondissement) avait déjà témoigné de l’engouement pour ce petit gâteau solitaire. Le chef -fondateur, après plus de 200 essais de recettes, souhaitait retrouver “l’émotion de la madeleine” au gré d’une bouchée, celle décrite par Marcel Proust : la madeleine trempée dans le thé, déclenchant la mémoire. Ainsi, l’atelier-boutique mise sur la transparence : on voit le four, on hume la pâte, des parfums simples (vanille, citron) et des déclinaisons plus audacieuses (matcha, pistache).


Pourquoi la madeleine ?

Le concept paraît presque fou à l’ère du « menu à rallonge ». Pourtant, c’est peut-être précisément cette restriction qui le rend pertinent. En recentrant toute l’identité sur un seul produit, on passe du statut de boulangerie polyvalente à celui de spécialiste. Cette spécialisation crée différenciation, mémoire, effet « je viens justement pour ça ». En Suisse, où la qualité et l’origine sont valorisées, un tel positionnement peut faire mouche.

Le charme de la madeleine ? Sa forme emblématique, son goût beurré, son lien culturel avec la France, et la possibilité de jouer sur les formats, les saveurs, le packaging cadeau. Au-delà du biscuit, c’est un petit produit-lifestyle.


L’expérience client

À Proost, la première bouchée surprend : l’extérieur est légèrement doré, la mie tendre, et le goût, complexe. On croque un caramel-beurre salé fondant, on goûte l’amlou aux notes d’amande-argan, on s’attarde sur une pistache subtile. Avec un latte rose ou un espresso, c’est une pause gourmande qui dépasse le simple « café + biscuit ». L’ambiance est chaleureuse, les tables confortables, on s’attarde. Comme les commentaires le soulignent : « the aroma of freshly brewed coffee and buttery madeleines fills the air… each bite is a pure moment of pleasure.»


Et en Suisse ?

La Suisse n’échappe pas à cette vague de concepts mono-produit qui transforment des gourmandises simples en véritables phénomènes urbains. Après les comptoirs à donuts de Genève ou Lausanne – comme Homer Donuts ou Donut Time – et les bars à pâtisseries qui se multiplient à Zurich, Vevey ou Bâle, un café consacré à la madeleine aurait toutes les chances de séduire. Le consommateur suisse affectionne les produits artisanaux, les matières premières traçables et les expériences qualitatives ; autant de valeurs parfaitement alignées avec l’univers de la madeleine.


Le potentiel réside dans le positionnement : haut de gamme mais accessible, à la croisée entre le café de quartier et la pâtisserie signature. En Suisse romande, notamment à Genève, Lausanne ou Nyon, un concept de “Café-Madeleine” pourrait trouver sa clientèle parmi les urbains pressés en quête d’un goûter raffiné, les touristes à la recherche d’une “expérience française”, et les amateurs de coffee-shops cosy. L’avantage du modèle mono-produit est de simplifier la production, tout en renforçant la notoriété autour d’un seul geste – celui de la madeleine parfaite : dorée, moelleuse, beurrée juste ce qu’il faut.


L’exemple des comptoirs à donuts l’a déjà prouvé : dans un pays où le snacking reste mesuré mais exigeant, les consommateurs sont prêts à s’arrêter pour un produit iconique bien exécuté. Le même effet pourrait se produire avec la madeleine, à condition de lui redonner du panache : revisiter la recette avec des ingrédients locaux (beurre de Gruyère, miel du Jura, noisettes du Tessin), proposer des déclinaisons saisonnières, et associer l’ensemble à une expérience café moderne.


En somme, la Suisse offre un terrain idéal pour ce type de concept : pouvoir d’achat élevé, attrait pour l’authenticité, culture du produit artisanal et faible saturation sur ce segment. Dans un paysage dominé par les chaînes de boulangeries et les coffee-shops internationaux, un comptoir dédié à la madeleine aurait toutes les chances de devenir une adresse incontournable – un lieu à la fois simple, sensoriel et résolument élégant.


ree


******************

 Vous avez un projet de concept food à développer ?


Chez Fondeco, nous accompagnons les porteurs de projets de la restauration dans la création, l’étude de faisabilité et l’implantation de concepts en Suisse romande.


De l’idée à l’ouverture, nous vous aidons à structurer votre offre, à trouver le bon emplacement et à bâtir un modèle économique solide.


Contactez-nous pour en discuter : +41 22 792 35 37 ou info@fondeco.ch

bottom of page